Cadre institutionnel et croissance, l’alerte des acteurs économiques

L'incertitude institutionnelle plombe l'économie et l'attractivité de la Nouvelle-Calédonie. Les acteurs économiques, réunis sous la bannière NC ÉCO, appellent de leurs vœux un cadre institutionnel qui donne de la visibilité et garantit la sécurité des investissements privés à long terme.

Près de 20 000 départs définitifs* de Nouvelle-Calédonie ont été enregistrés entre 2014 et 2023. Un manque à gagner estimé à plus de 25 milliards de francs CFP pour l’économie calédonienne. Une enquête confiée à l'institut Quidnovi a révélé qu'il existe une relation évidente de cause à effet entre le manque de visibilité sur l’avenir institutionnel et d’inclusion dans les décisions politiques et les départs du territoire. En effet, 40 % des répondants estiment ne pas souhaiter rester à cause de ce flou politique et institutionnel. Des chiffres qui confirment la nécessité, portée par le collectif NC ECO depuis plus de deux ans, d'installer au plus vite de la visibilité en Nouvelle-Calédonie...

Un cadre propice à la relance économique

Le cadre institutionnel fait partie du champ de réflexion et des travaux de NC ÉCO. Comme le rappelle David Guyenne, la capacité de la Calédonie à attirer des activités nouvelles et le capital humain nécessaire à impulser ces activités, repose sur quelques leviers essentiels : « au préalable, inclure tous les Calédoniens dans un projet social et économique de long terme, ainsi que ceux qui souhaitent contribuer à ce projet, et atteindre une attractivité qui passera inévitablement par une optimisation de la dépense publique afin d’obtenir une fiscalité attractive ». Le président de la CCI poursuit : « Une fois que nous aurons posé les conditions de réorganisation des compétences et de la dépense publique – réorganisation capitale pour réamorcer l’activité économique – nous pourrons définir un cadre propice à la relance avec les acteurs concernés ». Création de crédits d’impôt permettant aux contribuables d’investir dans des start-ups, incitation à l’investissement des entreprises dans des actifs durables ou encore réinjection de l’épargne dans le circuit économique. « Chaque secteur d’activité présente ses propres freins mais surtout ses propres leviers pour y parvenir », conclut David Guyenne. Des pistes de croissance très largement documentées dans les synthèses produites par le collectif d'acteurs économiques.

_{* 10 044 départs nets selon les statistiques de l’aéroport de la Tontouta sur la période 2019-2023, auxquels s’ajoutent les 10 000 départs nets enregistrés par l’Isee-NC, entre 2014 et 2019.}