Un centre de ressources pour mieux protéger les entreprises face aux cyberattaques
À l’heure où la cybersécurité est devenue un enjeu majeur pour les économies et les territoires, la Nouvelle-Calédonie s’est dotée d’un centre de ressources à vocation régionale. Basé à la Station N, le Centre cyber du Pacifique est opérationnel depuis le 1er février 2024.
Piloté par le gouvernement via la Direction du numérique et de la modernisation, le Centre cyber du Pacifique a été mis en place par l’État en lien avec l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI). Celle-ci soutient l’émergence de centres régionaux pour répondre aux cyberattaques, au travers du plan France Relance. Constitué sous forme associative, il regroupe plusieurs acteurs dont le cluster numérique Open NC, des entreprises du secteur, des institutions et la CCI qui a contribué à sa création et siège au sein du conseil d’administration. « Aujourd’hui, il y a une telle professionnalisation du hacking que plus aucune entreprise n’est à l’abri, quelle que soit sa taille. Pour autant, la menace n’est pas assez prise au sérieux. La création de cet outil rejoint les objectifs de la Chambre dans son soutien et son accompagnement aux entreprises, notamment en termes de développement de leur digitalisation », souligne Stéphane Yoteau, élu à la CCI et membre du bureau.
Justine Molinier, directrice du Centre cyber Pacifique
« Un chiffre noir de la cybercriminalité »
Le Centre a pour vocation de référencer toutes les initiatives et les acteurs œuvrant pour le développement de la cybersécurité sur le territoire. L’idée étant d’en faire un point focal afin que les entreprises victimes de cyberattaques, ou souhaitant s’en prémunir, disposent d’un interlocuteur pour les conseiller et les orienter. « En Nouvelle-Calédonie, il existe un chiffre noir de la cybercriminalité. Nous disposons de peu d’informations. Cela découle de plusieurs facteurs, notamment parce que la majorité des entreprises qui en sont victimes ne se font pas connaître, par honte, et parce qu'elles craignent de ternir leur réputation ou de perdre leur crédibilité face à leurs clients », explique Justine Molinier, la directrice du Centre cyber du Pacifique. D’autres missions figurent dans sa feuille de route : collecter les indicateurs de la cybercriminalité et sensibiliser les entreprises à la cybermalveillance. « Toutefois, nous n’avons pas vocation à nous substituer aux acteurs du privé », insiste Justine Molinier, faisant référence aux entreprises qui proposent des solutions en cybersécurité.
Un numéro vert à venir
Différents outils vont être déployés dont une vaste campagne de sensibilisation et le recrutement d’un opérateur en cybersécurité. Son rôle : assurer un conseil et développer la mise en relation des victimes avec les entreprises locales compétentes pour les accompagner dans leurs démarches et leur fournir les informations nécessaires sur les poursuites judiciaires. Un numéro vert doit également être mis en place.