Comment favoriser les retombées économiques des croisières ?
Membre du comité technique dédié à la croisière, la CCI contribue avec ses partenaires, à la réflexion sur la façon de développer la valeur créée par cette industrie et ses retombées pour le territoire.
Avec 344 000 croisiéristes accueillis en 2023, la Nouvelle-Calédonie est le 2e port de croisière de France. Néanmoins, les retombées économiques générées restent essentiellement captées par les compagnies maritimes et, dans une moindre mesure, par les populations aux escales, c’est-à-dire Nouméa et Lifou – Maré et l’île des Pins n’accueillant plus les navires depuis le Covid.
Face à ce constat, la CCI considère qu'il faut établir une stratégie de développement de cette industrie, qui prenne en compte d'une part, l'acceptabilité de chacune des collectivités et qui travaille d'autre part, sur une meilleure répartition de la valeur créée au bénéfice des différents acteurs.
Il s’agirait, dans un premier temps, d’identifier escale par escale (existante ou potentielle, telle que Poum, Hienghène, etc.), les leviers, les freins, le niveau d’acceptabilité des populations et les
retombées souhaitées par chacune. Un modèle unique pourra ainsi être défini pour chaque destination, précisant le type de bateau et le nombre de passagers pouvant être accueillis, les infrastructures existantes et à créer, l’offre touristique disponible, etc.
Un nouveau levier de croissance ?
Sur la base de ce mapping de l’offre calédonienne, un démarchage des compagnies maritimes pourrait être lancé, notamment auprès du segment dit « premium ». C’est-à-dire les compagnies qui opèrent des navires de taille moyenne, positionnées sur les croisières « découverte et exploration ». Les gros paquebots qui fréquentent nos eaux appartiennent, quant à eux, au segment « contemporain ».
Ce modèle premium, qui représente 90 % de l’activité de croisière en Polynésie française, aurait la capacité de générer des retombées économiques directes importantes, à la fois pour les populations actuellement exclues du modèle « contemporain » mais aussi pour les filières maritime et touristique (maintenance, avitaillement, services touristiques, etc.).
Le développement d’une offre premium pourrait ainsi s’imaginer à travers un bateau de croisière, basé à Nouméa, qui rayonnerait autour de la Grande Terre et des îles une partie de l’année. La mise en place d’un cadre fiscal incitatif et des efforts de promotion de la destination Nouvelle-Calédonie seront bien entendu nécessaires pour accompagner le développement de ce segment qui a tous les atouts pour devenir un nouveau levier de croissance pour la Nouvelle-Calédonie.