Poser un modèle soutenable pour la protection sociale des calédoniens
Dans un contexte où les dépenses de santé augmentent aujourd’hui plus vite que les recettes, les acteurs économiques ont fait entendre leur voix pour réclamer la définition d’un objectif pour la maîtrise des dépenses de santé, avant d’en étudier le financement. C’est cette position qu’a manifesté le mouvement Agissons solidaires et qu’il continue de défendre, au sein de la Commission spéciale chargée du suivi du redressement des comptes du RUAMM au Congrès.
Au mois de mars, les 26 000 travailleurs indépendants concernés par le projet de réforme du financement du RUAMM déposé sur le bureau du Congrès par le groupe Éveil Océanien, ont manifesté pour demander l’ouverture d’une large concertation pour adresser le problème des comptes sociaux calédoniens. À leurs côtés, une vingtaine d’organisations économiques, dont la CCI-NC dans sa mission statutaire de représenter et défendre les intérêts de ses ressortissants (dont 85 % étaient concernés) se sont rassemblées dans le mouvement « Agissons solidaires ».
Leur objectif : alerter sur les dangers à uniformiser la couverture santé des travailleurs indépendants sur un taux unique et à supprimer les abattements jusqu’alors consentis aux secteurs aidés, pour dégager 3,5 milliards de francs CFP supplémentaires afin de financer le Régime Unifié d’Assurance Maladie Maternité. En filigrane, les acteurs économiques ont exhorté les pouvoirs publics à considérer que la taille critique de 270 000 habitants en Nouvelle-Calédonie, commandait de définir une vraie stratégie de maîtrise des dépenses, avant de rechercher de nouvelles ressources pour combler un déficit structurel désormais très important.
Une vision globale pour un problème complexe
À l’arithmétique, qui aurait constitué une difficulté dans certains cas insurmontable pour un grand nombre de travailleurs indépendants, les acteurs économiques ont préconisé une vision multi-focale, économique et sociale également, globale, pour éviter une perte de consommation équivalente, la destruction d’emplois et la fragilisation de secteurs, tels que l’agriculture ou l’hôtellerie, déjà très à la peine.
Le 27 mars, une Commission spéciale chargée du suivi du redressement des comptes du RUAMM composée de trois collèges (politiques, employeurs et salariés), a été créée avec l’objectif de définir d’ici la fin de l’année 2023 une feuille de route complète pour sauver durablement, et de manière soutenable, la protection sociale des Calédoniens.