Une dynamique BTP sur Nouméa
Alors que la commande publique de la Ville de Nouméa reste stable, les projets immobiliers fleurissent sur les baies de la capitale. De Val Plaisance à la baie des Citrons, les promotions se multiplient. Le signe d’un regain d’activité pour le BTP ?
Aqualuna, villas Sole, Sunset B, Atrium, Jardins Mariotti, King Georges... Depuis plusieurs mois, les projets immobiliers privés sont légion dans les quartiers sud de Nouméa. Des projets de standing qui promettent vue sur mer et qualité de vie à leurs futurs résidents, et qui pourraient encourager le retour de capitaux placés à l’extérieur durant les années d’incertitude liées aux référendums. En bref, un pari sur l’avenir qui pourrait aussi être une aubaine pour le secteur de la construction.
Tous ces projets, dont certains s’élèvent à plusieurs milliards, indiquent une relance de la production de promotions, ce qui est positif, analyse. Mais encore faudra-t-il que les clients soient au rendez-vous : beaucoup ont choisi de quitter la Nouvelle-Calédonie. Néanmoins, la proximité de ces projets a l’avantage de faire jouer la concurrence : les prix sont raisonnables, malgré la hausse des coûts des matériaux et des taux d’emprunt et les tarifs élevés du foncier.
Une reprise en demi-teinte
Du côté du public, « la ville de Nouméa maintient pour 2023 son niveau d’investissement moyen, à savoir 4,5 milliards de francs avec, comme projets phares, la requalification de la route et de la promenade de l’Anse-Vata », indique Philippe Jusiak, secrétaire général adjoint de la mairie de Nouméa et directeur des services techniques de la ville. En plus d’un marché privé qui redémarre, le BTP pourra donc compter cette année sur la commande publique.
Mais ce montant sera-t-il suffisant pour relancer le secteur ? « Les décisions d’investissements de la municipalité sont prises en accord avec sa volonté de maîtriser son endettement et sa solvabilité, explique Philippe Jusiak. Mais ils sont aussi corrélés aux capacités d’intervention des entreprises et des services de la Ville. Au-delà de 5 milliards, le défi serait probablement trop grand. Surtout à l’heure actuelle où l’on constate encore un défaut de personnels encadrants dans les entreprises du BTP – qui tend à se résorber – et peu de concurrence dans les réponses aux appels d’offres. »
Fragilisé par la crise sanitaire, l’inflation et la baisse du marché immobilier, le BTP relève progressivement la tête. Mais si les conditions d’un regain d’activité semblent réunies, il est encore trop tôt pour parler de réelle reprise.
La ville de Nouméa maintient pour 2023 son niveau d’investissement moyen, à savoir 4,5 milliards de francs avec, comme projets phares, la requalification de la route et de la promenade de l’Anse-Vata.
Les prix à l'étude
Face à la hausse des coûts de construction, les services techniques de Nouméa, du gouvernement et de la province Sud ont créé un groupe de travail. L’objectif est de faciliter le partage de données afin de mener une analyse commune qui permettra de mieux comprendre la structuration des prix.