Difficultés de trésorerie : comment faire face ?

Que faire lorsque la trésorerie de son entreprise ne permet plus de payer ses cotisations, ses charges, ses fournisseurs ou même ses employés ? Avant d’en arriver là, voici quelques propositions d’actions à mettre en place, le plus tôt possible.

Chiffrer pour anticiper

« Pour commencer, il faut installer de bonnes pratiques, c’est-à-dire tenir un tableau de bord pour suivre son activité. Sans cela, on ne dispose pas de visibilité sur les prochains mois ni sur les échéances trimestrielles à venir (CAFAT, TGC par exemple), qui ont pourtant un impact fort sur la trésorerie », rappelle Benoît Dunoguès, responsable du département gestion des entreprises à la CCI. Ainsi, le plan de trésorerie est LE document à mettre en place et à tenir à jour. C’est à la fois un outil de gestion pour l’entrepreneur et de communication avec ses partenaires (banque, fournisseurs, CAFAT, DSF*, etc.).

Autre point d'attention : le calcul ou la révision du coût de revient. « Cela permet de s’assurer qu’on vend au bon prix et avec le bon taux de marge, pour payer ses charges fixes et préserver sa trésorerie. »

Réduire ses charges, aller chercher ses recettes

Afin de travailler sur son fonds de roulement, l’entrepreneur peut évaluer quelles sont les charges à optimiser et ainsi réduire ses décaissements. Il peut aussi négocier les délais de paiement avec ses fournisseurs. À l'inverse, il est important d'obtenir le paiement de ses factures clients le plus rapidement possible, en mettant en place des acomptes, en réduisant les délais de paiement et en relançant les débiteurs.

Discuter et négocier avec les organismes extérieurs

L’entrepreneur peut solliciter la CAFAT et/ ou la DSF afin de demander un échéancier de paiement en cas de difficultés : « les institutions sont plutôt conciliantes quand l’entrepreneur fait cette démarche de lui-même ». Il ne faut pas non plus hésiter à discuter avec son conseiller bancaire, pour envisager des réponses à cette situation passagère : autorisation de découvert, crédit à court terme, refinancement... « La banque est un vrai partenaire de l’entreprise, qui a des solutions à proposer ». En cas de refus, l’IEOM** peut jouer le rôle de médiateur de crédit. Enfin, la dernière alternative consiste à engager une procédure collective. Cette bouffée d’oxygène, qui s’appuie sur un plan de redressement, permet de geler les dettes et d’éviter à la situation d’empirer pour se consacrer à la reprise de son activité.

Ressources

Pour vous aider, la CCI-NC met en ligne sur son site internet des modèles de documents, tels que le plan de trésorerie, et de l'information notamment sur la réglementation des délais de paiement. Pensez également à solliciter les experts-comptables : professionnels incontournables pour établir vos chiffres, ils mettront toute leur compétence à vous accompagner dans la recherche de solutions.

_{* Direction des services fiscaux - ** Institut d'émission d'Outre-mer}